Alors que la success story de l’année franchi les 13 millions d’entrées à sa 6ème semaine d’exploitation, ses 789 copies continuent de croître en vue de l’arrivée des fêtes de Noël.
Sa fréquentation n’ayant que très légèrement baissé un mois après sa sortie (le 2 novembre), «Intouchables» qui continue à bénéficier d’un excellent bouche à oreille (beaucoup de gens vont le revoir) devrait atteindre les 15 millions d’entrées au minimum. En attendant, le film a dépassé «Taxi 2» (10,3 millions), «Les Bronzés 3» (10,4), «Trois hommes et un couffin» (10,5), «La Guerre des Boutons» d’Yves Robert (10,7), et très vite «Le Corniaud» (11,7). Au final, «Intouchables» devrait s’installer parmi les cinq films français qui ont fait le plus d’entrées. Il s’agit de «Bienvenue chez les Ch’tis», 20,4 millions, «La Grande Vadrouille», 17,3, «Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre», 14,5, et «Les Visiteurs», 13,8.
On constate tout de même une baisse sensible de la fréquentation. En effet, depuis sa sortie en salle, Intouchables attirait plus de 2 millions de spectateurs par semaine. De mercredi à dimanche soir, le film n’a attiré « que » 1,1 million de personnes et devrait terminer sa 6e semaine avec environ 1,5 million d’entrées supplémentaires pour sa 6e semaine.
Pendant que Le Monde applaudit « une métaphore sociale généreuse, qui montre tout l’intérêt de l’association entre la Vieille France paralysée sur ses privilèges et la force vitale de la jeunesse issue de l’immigration”, la presse internationale est parfois beaucoup moins favorable. Le film est loin de faire l’unanimité Outre-Atlantique. Dans l’un de ses articles, le très influent magazine américain Variety accuse ainsi le film Intouchables de “racisme”.
Les réalisateurs sont attaqués frontalement: «Bien qu’ils n’aient jamais été connus pour leur subtilité, les réalisateurs et scénaristes français, Éric Toledano et Olivier Nakache n’ont jamais produit un film plus offensant qu’Intouchables». Selon le critique cinéma, Jay Weyssberg, le film flirterait avec «un racisme digne de la Case de l’Oncle Tom, que nous avions espéré ne plus jamais revoir sur les écrans américains».
Jay Weyssberg, estime que le personnage de Driss est «traité comme un singe de compagnie qui apprend au blanc coincé à s’amuser, en remplaçant Vivaldi par Boogie Wonderland, et en lui montrant comment on bouge sur la piste de danse».
Choqué par le rythme des blagues dans ce film qui ne laisse pas le temps au spectateur de réfléchir, le journaliste conclu: « On est mal à l’aise de voir Omar Sy, un acteur charismatique et joyeux, dans un rôle qui n’est pas bien loin du cliché de l’esclave d’antan, qui amuse son maître tout en représentant tous les stéréotypes de classe et de race ». Le magazine a du mal à imaginer comment un remake américain pourra rester fidèle au film français. « La Weinstein Company, qui a acquis les droits pour un remake américain, va devoir procéder à une réécriture en profondeur pour rendre acceptable cette comédie qui met le spectateur mal à l’aise »
Il est peu probable que la polémique enfle aux Etats-Unis car malgré les critiques, les droits se sont arrachés à l’international. Le film Intouchables sera certainement un succès mondial dans les mois qui viennent. La responsable des ventes à l’international de Gaumont, Cécile Gaget, a annoncé que les droits de diffusion du film avaient été vendus dans le monde entier de l’Europe aux Etats-Unis en passant par l’Australie, la Corée, le Japon, en Amérique Latine, en Europe de l’Est, en Corée, à Hong Kong, Taiwan ou Singapour. La Weinstein Company a également acquis les droits d’un remake et de distributions aux USA, Royaume-Uni, Australie, Nouvelle-Zélande, Scandinavie, Afrique du Sud et en Chine.
Rares sont les films français qui s’exportent bien à l’international. Parmi les grands succès du cinéma qui cartonnent à l’étranger, on peut retrouver Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain, La Môme et en ce moment The Artist. Intouchables fera certainement bientôt partie de ce groupe fermé des films français cartonnant partout dans le monde.
Newsweek (journal d’actualité généraliste hebdomadaire publié à New York) défend le film suite à l’article de Variety, « En France, dans les affres de la crise économique et de la campagne électorale, le film ne marche pas malgré le climat mais grâce à lui. Intouchables évoque les secondes chances et la vraie liberté, égalité, fraternité. Six ans après les émeutes, il suggère que les barrières sociales ne sont peut être pas aussi infranchissables que le suggèrent les cyniques. Utopiste, peut être, mais rafraichissant ».
Dans cette interview, Oliver Nakache répond simplement que « certaines personnes aiment un film jusqu’à un certain nombre de tickets vendus, au delà, ils doivent chercher la bagarre ».
– Camille Segura
Sources :
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