L’Iran ferme la maison du cinéma

Sur ordre du ministre de la culture et de l’orientation islamiste, la Maison Indépendante du Cinéma, principal syndicat du 7ème art  en Iran, a été dissoute. Elle est la plus importante association de professionnels du film du pays avec plus de cinq mille membres. Elle avait pour objectif de protéger les intérêts financiers, la sécurité de l’emploi et les droits sociaux de ses membres, ainsi que de fournir une formation professionnelle pour les personnes travaillant dans l’industrie du cinéma iranien.

Soutien officiel des cinéastes Jafar Panahi et de Mohammad Rasoulof, le syndicat était dans le collimateur des autorités du pays. On se souvient de la condamnation de Jafar Panahi à 6 ans de prison ferme et 20 ans d’interdiction de filmer, pour avoir commencer un film sur le soulèvement populaire après la réélection controversée du président Ahmadinejad en 2009, ce qui a été qualifié de crime. En septembre dernier, sept cinéastes-documentaristes avaient été arrêtés et accusés par le régime de travailler clandestinement pour la BBC, dont la diffusion est interdite dans le pays. Ils avaient été relâchés après l’intervention de la Maison du cinéma. Ce syndicat est jugé trop indépendant et trop critique à l’égard du pouvoir et rien, pour l’instant, ne semble indiquer que le gouvernement pourrait revenir sur cette décision. L’ARP, Société française des Auteurs, Réalisateurs, Producteurs condamne cette fermeture et juge qu’ «il est dramatique de constater qu’une fois encore, les artistes de ce pays sont victimes d’une dictature sans limite où la culture devient, chaque jour un peu plus, un art officiel ».

Astrid Bordeloup-Hauschild

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