La Télé déchaînée de Simone Halberstadt Harari

« La télé publique, la télé privée : quel est leur rôle aujourd’hui, quel sera leur place demain ? ». Simone Halberstadt Harari

Simone Halberstadt Harari est une productrice française et notamment la fondatrice et présidente du groupe de production Télé Images. De même, elle a eu un rôle dans la fonction publique où elle a mis en place une politique à l’égard de la jeunesse auprès du ministre Paul Dijoud. Elle a créé Pathé-Images avec Havas et Pathé qui est ensuite devenu Télé Images lorsque les liens entre Pathé et Havas se sont distendus. En 2005, elle vend ses parts et candidate à la présidence de France TV. En 2009, elle est membre de la commission Copé chargée de réfléchir sur la nouvelle loi de l’audiovisuel, votée avant l’été. C’est à ce moment-là qu’elle livre l’essai La Télé Déchainée. Lorsqu’on voit son parcours, on sait que ce n’est pas un livre universitaire mais une histoire vécue et personnelle où elle va à la fois parler de télé de politique et de cinéma. Elle partage ses expériences et nous fait part de ses attentes, déceptions et joies. Pourquoi écrire ce livre ? Pour que tous ses lecteurs puissent se rendre compte du paysage audiovisuel français et se sentir concerné et par sa consommation et par sa création. Sur son blog, elle explique qu’« Il s’agissait au départ d’un livre d’humeur sur la mise en place de la réforme de l’audiovisuel, sur le dialogue entre professionnels et parlementaires au sein de la commission Copé, et sur la préparation du grand saut vers le tout-numérique ».

La-télé-déchainéeCe qu’elle constate dans son ouvrage c’est que, la TV, dans sa forme historique, est dépassée par l’évolution des technologies et par des pratiques sociales nouvelles. L’élément déclencheur de cette évolution est l’évènement majeur qu’est le lancement de la TNT en 2005. Plusieurs phénomènes sont apparus : le principe même de la programmation a été mis en échec, l’audience s’est fragmentée, les chaînes se sont multipliées, la consommation a été dé-temporalisée, le multi-écrans a été introduit, le consommateur peut désormais regarder ce qu’il veut quand il veut, Internet est venu concurrencer la Télévision et le service public mit en place certaines réformes telles que l’élimination de la pub après 20h sur les chaînes publiques. On va donc se concentrer beaucoup plus qu’avant sur le contenu des chaînes et un travail d’éditorialisation, d’analyse de demande et de simplification de l’expérience de l’utilisateur est primordial. Elle remarque également une désaffection pour la télévision en général. En effet, les 15-25 ans regardent nettement moins la télévision qu’avant ce qui la pousse à se demander ce qu’il adviendra de leur comportement futur. Adopteront-ils les comportements de leurs aînés ? Si oui, il y a de quoi s’inquiéter pour la Télévision.

Sa conclusion est plutôt optimiste puisqu’après ses nombreuses interrogations elle en vient à la conclusion que la TV Hertzienne reste un média dominant à la fois comme régie et comme commanditaire de programme en terme économique et d’impact social. On en vient donc à penser que cette dernière va se transformer mais sans disparaître pour autant.

Sarah Rashidian & Nina Lecourt-Neuman 

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