Master class Story de Robert McKee

Cette année encore, cinq étudiants ont eu le privilège d’assister à la Masterclass de Robert McKee, STORY. Lors de son passage parisien au Cinéma Le Balzac, l’expert a une nouvelle fois dévoilé sa vision du storytelling et offert de nombreux conseils.

Mckee

STORY : Jour 1

“Le rôle de l’écrivain consiste à faire sens de la vie, dans ses moments de joie, de peine, de beauté ou même d’absurde…”

Pendant cette première journée, nous avons pu plonger d’emblée dans l’univers McKee et retenir deux principes fondamentaux. Tout d’abord, une histoire s’articule autour d’une idée, un décor, un genre (ou une combinaison de genres), des personnages et un public. Elle doit aussi impérativement faire preuve de spécificité culturelle, tout en traitant de l’être humain de façon universelle. Robert McKee insiste également sur le constat qu’une simple inspiration ne suffit pas : l’objectif de l’écrivain est d’arriver à une connaissance quasi-divine du monde dans lequel baigne l’histoire.

Constance Zoé Sitbon

STORY : Jour 2

Cette journée a été en grande partie axée autour de deux thèmes principaux : les principes de création de la psychologie du personnage et la composition des scènes

Dans le premier cas,  McKee met particulièrement l’accent sur l’immense attention que doit porter un scénariste à ses personnages et, plus particulièrement, au protagoniste de l’histoire. Toute histoire doit être racontée à travers une personne complexe où le conscient et l’inconscient s’affrontent en permanence. Ce n’est qu’à travers les choix qu’il fera, tout au long du film, que sa vraie personnalité se dévoilera, au spectateur, comme à lui-même. Concernant le second thème abordé durant cette journée, notre intervenant a mis en avant une nécessité : une scène doit faire progresser l’histoire. Ce qui justifie qu’elle soit portée à l’écran. Robert McKee a aussi particulièrement insisté sur le besoin de créer un écart perpétuel entre l’anticipation des événements par le protagoniste et la réalité à laquelle il va se confronter. Faute de quoi le spectateur se fera « royalement chier »[1].

Enfin, il conseille aux scénaristes  de créer des histoires découpées en trois, voire quatre actes maximum, qui permettent de faire progresser l’intrigue jusqu’à son apogée, le climax.

Louis Grangé

« Les histoires nous équipent pour le présent, nous aident à comprendre le passé, et nous préparent pour l’avenir. Aujourd’hui plus que jamais, sans histoires, nous serions tous perdus dans le chaos. » Robert McKee

STORY : Jour 3

Lors de cette troisième journée nous avons appris à créer une dynamique du récit et une complexité des personnages. Nous avons vu le principe de l’antagonisme, qui consiste à introduire des “forces antagonistes” dans le récit faisant une alternance entre la valeur positive, son contraire, le contradictoire et la négation de la négation, créant ainsi du mouvement mais également des personnages plus complexes et réalistes (par exemple : utiliser la valeur de l’amour, puis celle de l’indifférence, celle de la haine et celle de la haine de soi, ou encore la valeur de la justice, puis de l’injustice, puis de l’illégalité et finalement de la tyrannie). Nous avons également appris que certaines phases sont importantes dans la construction du récit, tel que l’incident déclencheur qui change le cours de l’histoire (de la valeur positive à la valeur négative ou vice versa), le moment de crise (où le personnage principal se trouve face au dilemme) et le climax (moment clé). Enfin, nous avons étudié le sens des termes tels que “signification”, “image clé”, “sous-entendus” et “dimension” du personnage.

Raquel Karolyi Machado

STORY : Jour 4

Alors que ces 3 jours passés au Balzac nous ont permis d’identifier les différents outils du processus créatif, pour terminer cette Masterclass, le faiseur d’histoires nous a fait découvrir ou redécouvrir pour la dernière journée un chef d’œuvre du XXème siècle : Casablanca. Scène par scène, nous avons décortiqué, analysé, déconstruit, questionné la narration pour déceler la force symbolique qui s’exprime dans le sous-texte.

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L’histoire se déroule à Casablanca en 1942, Rick (joué par Humphrey Bogart), un ancien opposant au fascisme est devenu un patron de bar cynique et désabusé. Brutalement abandonné par son amour Ilsa (Ingrid Bergman), il affecte un complet détachement face à ce monde à la dérive tombé dans le chaos. Mais à la fin l’amour est revenu comme jamais dans son cœur, il redécouvre enfin “love and glory“ – comme mentionné dans la chanson As Time Goes By que Robert McKee nous a élégamment interprété – et regagne toute volonté de combattre.

Ce classique affectionné depuis plus de 60 ans sonne encore juste, c’est une histoire sur la foi des êtres humains, et McKee connaît son pouvoir. Par ailleurs, tout au long du séminaire, il a signé des exemplaires de son livre Story, et chaque fois il inscrivait « Write the truth ». Plus qu’un simple enseignement, McKee nous a offert une belle leçon de vie.

Laurène Dauplay

Nous tenons à exprimer notre gratitude envers Monsieur Robert McKee pour ses précieux conseils. Merci à François Garçon et Jean-Pierre Fougea de nous avoir offert l’opportunité d’assister à cette formation exceptionnelle. Merci également aux Éditions Dixit, ainsi qu’à toute l’équipe du Balzac, qui rendent cet évènement possible. Enfin, nous remercions chaleureusement Nima, pour son accueil, sa gentillesse et son humour durant ces 4 jours à ses côtés.

1 : Robert McKee ; MASTERCLASS STORY 2013

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