L’homme de l’ombre du spectacle.
C’est avec un plaisir non contenu que nous avons reçu mardi 15 Octobre dernier Jean-Claude Camus, ancien producteur de Johnny Halliday et de Michel Sardou. L’air vif et malicieux, le nouveau directeur du théâtre de la porte Saint-Martin et du théâtre de la Madeleine, nous a raconté pendant deux heures quelques récits, ponctués par de nombreuses anecdotes croustillantes, sur le métier qu’il a exercé pendant 40 ans. Cette rencontre riche en échanges nous a permis de comprendre les tenants et les aboutissants de la profession de producteur de spectacle.
Etre passionné et avoir un flair bien développé
« Il faut avoir du nez. Parfois, il peut être bon, parfois il peut être bouché » exprime avec humour Jean-Claude Camus. En effet, cette phrase raisonne comme un adage à suivre et nous délivre un point important de cette profession. Toutefois, cet enfant de province n’était pas destiné à une telle profession. C’est un peu par hasard que le milieu du spectacle s’est offert à lui, lorsqu’à côté de chez lui, le théâtre Montanari battait la chamade. Très vite, il s’est familiarisé avec ce milieu et le destin a fait son jeu. Effectivement, il est devenu l’instigateur du duo Les Chats Sauvages et Dick Rivers. Une belle réussite pour ses premières armes dans le métier. Ses propos empreints d’une certaine nostalgie nous ont persuadé à quel point le métier de producteur de spectacle doit être un métier de passion, de courage mais surtout de risques qui doivent être portés par une force imaginative et stratégique importante.
L’art du stratège
Malgré un bon nez et une motivation entrepreneuriale, l’échange avec Jean-Claude Camus nous a dévoilé à quel point l’état de producteur n’est pas immuable. Il faut sans cesse renouveler, être à l’affut de tout, être sur le qui-vive, avoir le cerveau en émulation perpétuelle. L’expérience de Jean-Claude Camus dans ce milieu nous a montré de quelle manière ce dernier a professionnalisé le métier. Des histoires comme celles du concert de Las Vegas de Johnny Halliday illustrent bien l’importance de l’imagination et la vivacité d’esprit que requiert cette profession. A cela s’ajoute aussi, l’affaire du Stade de France lorsque le concert de Johnny Halliday a été annulé faute de météo clémente. En effet, il a fallut faire preuve de stratège et d’intelligence pour résoudre cet embarras. En somme, Jean-Claude Camus est l’homme de l’ombre, il est le mécanisme de la « grosse » machine qui vend du spectaculaire. Dans cette « Société du spectacle », il est celui qui tient les ficelles, celui qui vit pour le public. C’est ainsi qu’il aime se définir « Je ne suis pas un artistique, je suis le public ».
Ainsi, cet échange avec Jean-Claude Camus a démontré les enjeux d’un tel métier mais surtout l’action entrepreneuriale à laquelle cette profession est soumise si elle ne veut pas périr. Désormais, Jean-Claude Camus est directeur de deux théâtre : le théâtre de la Madeleine et de la Porte Saint-Martin. Une nouvelle aventure entrepreneuriale scandée de hauts et de bas. Somme toute, ces deux heures d’échanges ont apporté chez nous beaucoup d’entrain et de vivacité. Le ton rassurant de Jean-Claude Camus et ce conseil précieux « avoir de l’ambition » teintent encore nos esprits et motivent notre désir de découvrir davantage cette profession. De plus, la séquelle de cette rencontre nous a éclairé sur le métier mouvementé d’un producteur de spectacle.
Pour finir, Jean-Claude Camus s’est prêté très gentiment au jeu de la photographie de groupe qui permet à la promotion 2015 du Master 2 Pro de garder encore et toujours un très beau souvenir.
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