Avec ses faux airs de Gilles Lelouche, Lorenzo Benedetti, l’œil espiègle et la casquette vissée sur la tête, n’a rien des précédents invités de Jean-Pierre Dusséaux.
Co-fondateur des studios Bagel, cet enfant prodige du web compte à son actif la production de programmes plus déjantés les uns que les autres : « Les tutos » avec Jérôme Niel, les controversées « recettes pompettes » de Monsieur Poulpe, et les – pas si british que ça- « What the fuck France ».
Après un parcours des plus classiques – des études de droits et un passage à Sciences Po – « pour avoir la garantie de faire tout et son contraire », celui qui deviendra la valeur montante du web s’avoue encore plus perdu une fois son diplôme en poche. Après un détour décevant dans l’industrie du disque – « c’était le début de la fin », confesse-t-il – il entame un stage en production « sans réelles convictions ». Il apprend le métier de producteur et l’art du pitch sur le tas, aux côtés de Vincent Michelin et de son équipe, qu’il qualifie de « créative » malgré « un environnement en pleine mutation ». Conquis, Lorenzo Benedetti, poursuit alors sa carrière en télévision. Mais c’est son expérience auprès de Nagui, en tant que responsable de développement chez Air Prod, notamment pour le site web de Taratata, qui le convainc à se lancer dans l’aventure du digital.
Des talents avant tout
Si repartir de 0, c’est parfois faire le choix de « l’artisanal », Lorenzo Benedetti confie « ne pas avoir peur de ses futures erreurs ». Lui qui se considère plutôt comme un « intrapreneur », cherche avant tout à recréer une intégrité artistique en ligne – c’est possible ! – tout en conservant une certaine périodicité sur les réseaux sociaux. Âgé de 36 ans seulement, Lorenzo Benedetti qui a vu sa société rachetée par le géant Canal + en 2014 – le groupe détient 60% du capital – balaye toute critique et avoue partager l’esprit de la chaine : « Canal reste la meilleure maison pour préserver nos talents », comme en attirer de nouveaux « il n’y a pas meilleur talent scout que l’artiste ! » S’il se refuse à tout jeunisme, il avouera modestement que la relève est parmi nous – et on veut bien le croire. Le conseil du soir : « ne jamais estimer que l’on y est parvenu », et « s’adapter en tout temps à son époque…surtout maintenant » ! On en prend bonne note !
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