
Philippe Wendling fait partie de ces producteurs qui n’ont jamais cessé de se battre pour faire exister le cinéma qu’ils aiment. Ancien étudiant du DMC (Département des Métiers du Cinéma) et membre de la première promotion, il s’est illustré avec une trajectoire impressionnante, allant jusqu’à décrocher une Palme d’or et voir son premier long métrage, Les Quatre Fantastiques, réaliser 60 000 entrées et se hisser dans une shortlist pour les Oscars. Pourtant, au début de cette année, il traverse une crise de confiance et ne veut plus accompagner d’auteurs.
Originaire de Nantes, Wendling commence son parcours à Ciné Sup avant de poursuivre à la Sorbonne. Très vite, il s’immerge dans le milieu professionnel avec un stage hors cursus aux Films du Kiosque. Il se forme auprès de Denis Pineau-Valenciennes, à raison de quatre heures chaque mercredi matin, développant des compétences essentielles en contrôle de gestion et finances, nécessaires à un producteur.
Son perfectionnisme, presque obsessionnel, l’amène à une compréhension pointue des rouages de la production. Après sept ans d’apprentissage, il fonde sa propre société en 2013. Pour financer ce projet, il doit, comme nombre de professionnels du secteur, recourir au régime de l’intermittence, lui permettant d’assurer un salaire le temps de stabiliser son activité.
Dès ses débuts en production, Wendling met un point d’honneur à fidéliser les auteurs, réalisateurs et même les chefs de poste avec qui il travaille. Il produit ses premiers courts métrages avec un budget confortable de 70 000 à 80 000 euros, mais se heurte rapidement à un problème majeur : la communication autour des films reste un défi.
Son premier long métrage est un projet ambitieux, estimé à 2 millions d’euros, qu’il parvient à financer à hauteur de 1,85 million. En pleine post-production, Tandem, son premier distributeur, abandonne le projet. Zinc, une autre société, saisit alors l’opportunité. Avec 900 000 entrées à son actif sur un autre film, elle semble être un allié solide, mais son line-up 2023 est déjà complet. Pour l’international, la vente est confiée à BFF.
Malgré ces réussites, Wendling traverse une période difficile, proche du burn-out. Il témoigne d’une réalité souvent tue dans l’industrie : la santé d’une structure dépend de celle de son producteur, et pourtant, en parler est un tabou, tant l’image de solidité d’une entreprise repose sur celle de son dirigeant.
L’obtention d’une Palme d’or change la donne. Cette reconnaissance ouvre des portes et permet d’enchaîner les projets de longs métrages avec plus de sérénité.
Désormais installé près de Nantes, où il a transféré son siège social, Wendling continue d’évoluer dans un milieu exigeant, où la passion et la ténacité restent les seuls véritables moteurs.
Article écrit par Théo Sdez

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