Le festival
Le 25 septembre marquait le lancement de la 12ème édition du Festival de Film de Montreuil au cinéma Le Méliès. Au programme : des avant-premières, des rencontres, et une mise à l’honneur d’une actrice montreuilloise : Noémie Merlant. C’était l’occasion de proposer une rétrospective d’une carrière d’à peine plus d’une décennie, mais déjà marquée par des collaborations réussies, notamment avec des réalisateurs comme Céline Sciamma dans le puissant Portrait de la jeune fille en feu (2019) ou Jacques Audiard dans Les Olympiades (2021). Elle venait également présenter son nouveau film, Emmanuelle, remake du film culte du même nom sorti en 1974, une nouvelle adaptation portée cette fois-ci par la réalisatrice Audrey Diwan.
Notre participation
La promotion 2025 a eu l’opportunité de prendre part à cette édition en devenant le jury d’une catégorie qui fait bien la particularité de ce festival : la section « Aide aux Cinémas du Monde ».
La section ACM
Ce focus sur les films inédits illustre l’importance de l’Aide aux Cinémas du Monde, coordonnée par le CNC et l’Institut Français. Depuis sa création en 2012, ce dispositif a permis à plus de 600 films provenant de 111 nationalités différentes de voir le jour, favorisant ainsi les collaborations entre sociétés de production françaises et étrangères. L’Aide aux Cinémas du Monde offre un soutien à des œuvres qui reflètent la diversité culturelle et favorise la coproduction mondiale.
La sélection
Notre jury a eu le privilège de visionner une sélection de films uniques en leur genre :
Schirkoa : In Lies We Trust(Inde, Allemagne, France) de Ishan Shukla – Dans cette fable dystopique réalisée entièrement dans un moteur de jeu vidéo, les citoyens, masqués de sacs en papier kraft, vivent dans une société qui interroge les limites de l’identité et de l’égalité.
Arnold est un élève modèle(Thaïlande) de Sorayos Prapapan – Un film critique des dérives du système éducatif thaïlandais, abordant les thèmes de la corruption et des pressions sociales.
Mário (États-Unis) de Billy Woodberry – Hommage à l’activiste panafricain Mário de Andrade, le film célèbre son héritage, avec en bonus, une discussion enrichissante en présence du réalisateur.
Pepe (République Dominicaine) de Nelson Carlo de los Santos Arias – Entre documentaire et fiction, ce film poétique suit le parcours énigmatique de Pepe, descendant des rhinocéros importés en Colombie par Pablo Escobar, dans une atmosphère onirique.
Une Jeunesse italienne (Italie-Belgique) de Mathieu Volpe – Une œuvre qui explore les contradictions de l’immigration, entre traditions et désir d’émancipation, famille et amour.
Cidade; Campo (Brésil) de Juliana Rojas – Deux récits de migration capturant les transitions entre vie urbaine et vie rurale au Brésil.
Perros (Chili) de Vinko Tomičić – Drame centré sur un père et son fils qui arpentent La Paz, explorant les complexités de leur relation en quête de réconciliation, à travers la recherche d’un chien égaré.
Chacun de ces films est encore en quête de distributeurs pour espérer, peut-être, une sortie dans les salles obscures françaises. Nous aurons l’occasion, en classe, de réfléchir à la manière de les aider à y parvenir.
Résumé des débats
Après une semaine riche en émotions, est venu le temps des débats. Pendant plus de deux heures, nous avons pu échanger les uns avec les autres sur nos visionnages, nos coups de cœur et nos déceptions. Dans ces circonstances, force est de constater que ce qui fait la force de notre master est la diversité des goûts et des sensibilités qui s’y expriment. Une expérience enrichissante qui nous a permis non seulement d’en apprendre plus les uns sur les autres, mais aussi de réfléchir à la manière de défendre ce qui nous tenait à cœur. C’est donc au terme de débats passionnés que nous avons réussi, non sans quelques derniers rebondissements, à élire notre grand lauréat.
Cérémonie de clôture
La cérémonie de clôture avait lieu le 1er octobre. Quatre de nos étudiants ont ainsi pu prendre la parole pour représenter notre promotion en tant que jury, et présenter le film récompensé. Mais avant d’annoncer le grand gagnant, il fallait tout de même reconnaître que la qualité de la sélection était telle que nous avons souhaité créer une mention spéciale pour un film qui nous avait particulièrement touchés. Nous avons donc attribué cette mention à Arnold est un élève modèle de Sorayos Prapapan. Et puis c’est finalement Cidade; Campo de Juliana Rojas qui a remporté le prix principal de la catégorie, remis en main propre au producteur du film.
En fanfare
Cette belle aventure s’est terminée en beauté avec la projection en avant-première du nouveau film d’Emmanuel Courcol, En Fanfare, avec Pierre Lotin, Benjamin Lavernhe et Sarah Suco en têtes d’affiche. Un film drôle et émouvant sur l’amour fraternel, avec en toile de fond la musique classique et une grève dans le nord de la France. En compétition à Cannes, il a également reçu le Coup de cœur du public au Festival du Film d’Angoulême. Sa sortie en salles est prévue le 27 novembre.
Par Louna BORNE
- Crédit image : Cinéma le Méliès ↩︎
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