Lancement de la saison 3 de Dix Pour cent : France TV récupère la poule aux oeufs d’or
Mercredi soir ont été diffusés les deux premiers épisodes de la saison 3 de la série Dix Pour Cent sur France 2.
Comme prévu, le programme a été un franc succès. La chaine se hisse ainsi en tête des audiences avec 4,3 millions de téléspectateurs, soit une part d’audience de 17,8%, devant TF1 et M6. Un démarrage particulièrement réussi, qui surpasse même celui de la saison précédente, lequel réunissait quelques 3,4 millions de téléspectateurs.
Cette série à succès, dont les droits ont été achetés dans 70 pays et ayant déjà inspirés deux remakes à l’international, représente donc bel et bien l’une des pièces maitresses du catalogue de France Télévisions.
Et la série Dix Pour Cent a encore de beaux jours devant elle et n’est pas prête de s’arrêter, comme l’a rappelé Dominique Besnehard sur le plateau de France 2, en laissant entendre qu’une cinquième saison était déjà envisagée : il serait dommage en effet de tuer poule aux oeufs d’or trop tôt…
Fin des hostilités entre TF1 et Canal +
Un terrain d’entente entre Canal+ et TF1 semble avoir été enfin trouvé puisqu’un accord entre les deux groupes a été signé le 14 novembre dernier. Celui-ci prévoit, contre rémunération, l’intégration des chaînes de TF1 dans toutes les offres de Canal+, ainsi que des services et des fonctionnalités enrichis. (allongement de la durée des replay, diffusion en avant-première de programmes, diffusion en qualité UHD 4K de certains programmes contenus événementiels).
L’affaire durait depuis 2016. Depuis que TF1, le poids lourd de la télévision française, avait décidé d’obtenir une rémunération des opérateurs pour la diffusion de ses chaînes en clair, qu’il proposait jusqu’alors gratuitement. A la différence des opérateurs, Canal+ était resté réfractaire à toute idée de négociation et les relations entre les deux groupes s’étaient fâcheusement dégradées (poursuites en justices et une coupure du signal des chaines de TF1 par Canal+ en mars 2018).
Le conflit semble donc avoir pris fin. Ce que l’on ignore, c’est si les sommes « astronomiques » que réclamait TF1 à l’origine et que dénonçait Maxime Saada ont été revues à la baisse. La contrepartie financière exigée par TF1 reste la grande inconnue.
Aura-t-il fallu l’intervention du CSA et du gouvernement comme cela avait été le cas dans le bras fer entre TF1 et Orange, pour que cessent les hostilités et que les deux groupes trouvent enfin les bases d’un partenariat acceptable ? On peut aussi se demander si Gilles Pélisson n’a pas simplement fait preuve de bon sens en évitant que s’éternise une guerre commerciale qui aurait provoqué une chute de l’audience et des recettes publicitaires. D’autant que TF1, même en minorant sa rétribution, diversifie et augmente quand même ses revenus…
Netflix, Amazon, Apple se réservent l’exclusivité des grands noms du cinéma
La course aux contenus et aux talents s’accélère chez les géant de la SVOD. Cette semaine, trois d’entre eux ont signé des accords, en exclusivité, avec de grands noms du cinéma contemporain. Trois accords qui illustrent bien les nouvelles stratégies des plateformes.
C’est d’abord Amazon, qui, jeudi matin, a annoncé sa future collaboration avec la société de production BlumHouse TV dirigée par Jason Blum. 8 long métrages produits par cette société seront diffusés exclusivement sur la plateforme.Les sociétés de production de Jason Blum sont connues pour des films remarqués en festival (Whiplash ou Get Out) mais surtout pour leurs films d’horreur extrêmement rentables (Paranormal Activity, Insidious). En signant avec ce producteur, on est en droit de penser qu’Amazon est avant tout venu chercher un savoir-faire, ou du moins, un concept de production qui a fait ses preuves. On rappellera qu’Amazon produit beaucoup moins de contenus originaux que ces concurrents et qu’il est donc dépendant des studios et de leurs licences, de moins en moins délivrées. Amazon doit donc se mettre rapidement à une production abondante de contenus exclusifs.
Le même jour, Apple a signé un partenariat avec le studio A24, qui a produit, entre autre, Moonlight, Room ou Ex Machina… Cette collaboration avec un studio indépendant s’inscrit, là aussi, dans une stratégie de conquête de talents amorcée depuis longtemps par Apple puisque la firme révélait déjà en janvier une association avec la société de production de Steven Spielberg. On peut imaginer qu’Apple, face au recul de ses ventes d’appareils électroniques, veuille mettre l’accent sur la production de contenus. D’autant plus que la cote boursière de la firme est loin d’être au beau fixe comme l’a révélé Le Monde le 21 novembre.
Face à cela et, comme de coutume, Netflix semble avoir pris une longueur d’avance puisque le vendredi 16 novembre, la plateforme a révélé, pour sa part, avoir signé un accord important, non pas avec une société indépendante, mais avec une Major Hollywoodienne, la Paramount.Le fait est assez étonnant pour être souligné, dans la mesure où l’on a pu voir récemment que les autres majors, en particulier Disney et Warner, avaient opté pour une autonomie totale et préféraient se positionner en tant que concurrentes de Netflix. Netflix a sans doute vu dans le déclin relatif de la Paramount l’opportunité d’une alliance fructueuse.
Le crédit d’impôt international renforcé pour les oeuvres à « forts effets visuels »
Deux amendements figurant dans le projet de loi finances 2019 ont été adoptés jeudi dernier à l’Assemblée et entreront normalement en vigueur au 1er janvier 2019. Ces textes législatifs proposés par Pierre-Yves Bournazel et Aurore Bergé prévoient une augmentation du crédit d’impôt international pour les productions audiovisuelles et cinématographiques à « fort effets visuels », qui passerait de 30% à 40%. Pour bénéficier de cet avantage fiscal, ces oeuvres doivent faire l’objet d’un traitement numérique important : au moins 15% de leurs plans doivent retouchés par ordinateur (ajouts de personnages, d’objets, de décors etc…). Les dépenses éligibles à ce crédit d’impôt sont tout de même plafonnées à 2 millions d’euros.
Une telle initiative ne peut être que saluée car elle vient renforcer la compétitivité des français, dont le savoir-faire dans ce domaine est reconnu et réputé. A l’heure où la technologie devient quasiment incontournable dans la production audiovisuelle, la France semble vouloir redoubler d’efforts pour pouvoir se positionner et rester dans la course.
Création du César des Lycéens
L’Académie des Césars et le ministère de l’Education Nationale et de la Jeunesse ont annoncé la création du César des Lycéens. Cette nouvelle récompense sera décernée à l’un des sept longs métrages en lice pour le César du meilleur film à l’occasion de la 44e cérémonie des Césars. Ce prix sera attribué suite au vote de 2 000 élèves de terminale, choisis par le ministère. Le nom du lauréat sera dévoilé trois jours après la cérémonie officielle et la remise de la célèbre statuette se déroulera à la Sorbonne à l’occasion d’une rencontre avec les lycéens, le 13 mars.
Rappelons que l’année dernière avait vu naître un prix du public. La prolifération de ce type de prix peut être interprétée comme une volonté de regagner l’interêt du public vis à vis d’une manifestation largement boudée et considérée comme déconnectée du goût du plus grand nombre.
Par Clio Olivier.
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